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Moussa Touati : « Les déclarations d’Ahmed Laraba sont une insulte et un mépris pour le peuple »

Entretien

Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a appelé Abdelmadjid Tebboune à sortir de la coquille de la présidence et aller à la rencontre de son peule.
Dans un entretien accordé à « Tariq News », Moussa Touati a exprimé son rejet du projet d’amendement de la constitution, précisant que les déclarations d’Ahmed Laraba sont une insulte et une mépris pour le peuple.
Le chef du parti du FNA, estimera que le gouvernement d’Abdelaziz Djerad n’est qu’un gouvernement intérimaire.
L’interlocuteur s’est penché également sur le retour éventuel du Hirak ainsi que sur l’affaire des détenus d’opinion.
Vous avez reçu le projet de constitution de la présidence, Votre parti a-t-il commencé à en discuter, quelles sont les premières remarques sur ce dernier ?

Oui, nous avons jeté un coup d’œil à ce projet. Nous attendons la réunion des bureaux de willayas afin de rédiger une réponse finale sur le projet.

Il faut savoir que le “FNA”, a déterminé sa position à travers la constitution de 2014. Nous avons mentionné sur ce cas, que les constitutions du pays à l’époque, étaient toujours horizontales et non dérivé du peuple.

Nous nous dirigeons vers une sixième constitution, dans laquelle le garant n’est pas à nouveau le peuple mais bien le pouvoir. Ce que nous rejetons, car le peuple doit être le seul garant de cette dernière.

Justement, comment y parvenir?

Premièrement, il est nécessaire que le peuple algérien détermine lui-même le type de système de gouvernement.

D’une autre part, le peuple devra décider de l’orientation économique et sociale du pays, qu’il soit islamique, chrétien, laïc ou autre.

A ce propos, le chef du comité d’experts Ahmed Laraba, chargé du projet d’amendement de la constitution, a soulevé ce point dans un article de presse, ce qui généré une grande controverse dans l’opinion publique. Quelle est votre position sur ces déclarations?

Les déclarations d’Ahmed Laraba sont une insulte et un mépris pour le peuple. L’identité ne peut pas être supprimée. Sans cette identité, les Algériens ne seraient pas exempts du colonialisme français, ou encore, nous n’aurions pas pu construire une nation, alors il ne faut pas se pencher sur cette question.

L’auteur de ces déclarations a participé à la constitution de Bouteflika et à toutes les constitutions, ce qui nous pousse aujourd’hui, à nous demander qui est ce dernier, d’où vient-il et de quelle école?

Après plus de 6 mois des présidentielles de décembre 2019, comment Moussa Touati évalue-t-il les premiers pas Abdelmadjid Tebboune?

Nous n’évaluons pas, mais nous disons que l’Algérie traverse une crise morale, politique et sociale. M. Tebboune essaie de travailler au milieu des pressions et des agendas étrangers, donc, il traverse une période difficile.

D’un autre côté, je pense que le président ne se rapproche pas du peuple, mais plutôt des masses qui l’entourent. Il faut qu’il s’ouvre au citoyen algérien, car le citoyen n’a pas besoin de lui parler par procuration.

Cependant, le président de la république a organisé des réunions de presse et à plus d’une occasion a prononcé des discours à la nation

La presse n’est pas à la portée de tous les Algériens. Il y a des Algériens qui ne possède pas la télévision ni de quoi régler la facturer l’électricité, c’est pourquoi le travail doit être sur le terrain.

Les acteurs et militants du mouvement populaire affirment que les marches populaires reviendront après cette épidémie mondiale

Bien sûr, le mouvement reviendra après la fin de l’épidémie, et tout le monde est déterminé à descendre dans la rue. Le poste du président n’est pas de s’adresser au peuple derrière un écran, mais de se rapprocher d’eux et de se déplacer dans les rues, les villages et les quartiers.

Etes-vous avec le retour du Hirak ?

Je ne suis ni pour ni contre son retour. Dans ma réponse, j’ai évoqué un fait accompli, la réalité n’a pas changé depuis l’indépendance.

C’est-à-dire ?

Le régime ne peut pas répondre aux exigences du mouvement à la lumière de la crise actuelle. Il doit d’abord restaurer la confiance de la population pour que le citoyen ait un espoir de changement.

D’autres parts, quelles votre opinion sur la demande de libération des détenus d’opinion et du Harak ?

A mon avis, il y a ceux qui servent des agendas étrangers et il y a ceux qui ont une intention sincère pour le changement. La question est devenue connue du public et du privé au même temps. Y’a ceux qui voyagent à chaque fois à Paris et se déplacent souvent à l’ambassade de France.

De même, faut faire la part des choses, entre ceux qui ont bougé pour la dignité et ceux qui l’ont fait avec l’ambition d’atteindre le pouvoir.

N’est-il pas logique que les ambitieux accèdent au pouvoir, en particulier pour les activistes et les militants politiques?

Un activiste politique doit présenter son programme et son projet de manière claire.

Nous sommes contre un dirigeant injuste, mais nous n’utilisons pas de pouvoirs étrangers.

Vous avez parlé de la crise morale, politique et sociale du pays. Quel est le plan du FNA pour en sortir?

C’est d’abord une crise de confiance. Le dirigeant ne cherche pas à gagner la confiance du peuple. J’ai donc, évoqué l’expérience de feu le président Mohamed Boudiaf, quand à son retour, après sa longue absence du pays, il a découvert l’absence de confiance entre le dirigeant et les gouvernés et est sorti dans la rue afin de la reconquérir. Tebboune doit sortir de la coquille de la présidence et les nominations qu’il fait. Tout le monde connaît ces personnalités, toutes issues des régimes précédents.

Mimi.D

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